L'art de perdre.

 L'art de perdre est un roman paru le 16 Août 2017 aux éditions Flammarion. Il a été écrit par la romancière, dramaturge et metteuse en scène française Alice Zeniter et a remporté de nombreux prix, dont le Goncourt des lycéens l'année de sa parution. Cet ouvrage compte 500 pages.


Ce roman relate l'histoire de Naïma, une jeune femme d'une vingtaine d'années vivant à Paris et travaillant dans une galerie d'art. Elle a des origines algériennes du côté de son père mais il s'agit d'une partie de son identité à laquelle elle accorde peu d'importance. Pourtant, plus les années passent, plus la société semble la renvoyer à ses origines. Naïma se lance alors dans une quête identitaire, à la recherche d'une histoire familiale complexe mise sous silence. Elle va devoir se confronter à la difficulté de cette mémoire douloureuse qui lui cache bien des secrets. Cette œuvre est divisée en trois parties principales : la première se concentre sur l'Algérie perçue par son grand-père Ali, lors de la guerre qui éclate entre les indépendantistes algériens et l'armée française. La deuxième partie du roman porte sur la vie de son père, Hamid, étant enfant lorsque sa famille a quitté son Algérie natale pour la France. Le livre se termine sur la quête identitaire que mène Naïma et le lien complexe qu'elle entretient avec son pays d'origine.


J'ai lu ce roman, car il m'a été proposé dans le cadre d'un chapitre de Géopolitique portant sur l'Histoire et la mémoire. Je ne regrette absolument pas mon choix, car cette lecture est bien différente de ce que j'ai l'habitude de lire et j'ai découvert des personnages auxquels on s'attache dès les premières pages. Ce livre m'a permis de mieux comprendre les différents enjeux de la Guerre d'Algérie et comment la pluralité des acteurs et des conflits rend difficile d'établir une mémoire collective. J'ai adoré apprendre à propos de cette guerre sous diverses perspectives et à travers plusieurs générations, toutes impactées différemment. Voir comment ce conflit résonne toujours même chez des personnes plus jeunes et n'ayant jamais mis un pied en Algérie comme Naïma nous permet de comprendre que la question des origines et de la quête identitaire peut être complexe. La construction de soi et le passage à l'âge adulte ont été abordés sous un angle tout à fait intéressant qui a permis à l'histoire de ne pas perdre de son sens tout au long de la chronologie. L'écriture de l'auteure m'a particulièrement touchée et Alice Zeniter a su me montrer que parfois, la beauté d'une histoire se cache dans ses détails. Les choix des mots étaient très pertinents et apportaient une autre dimension au récit. Il était notamment facile de ressentir la fragilité des personnages qui essayaient tant bien que mal de vivre après une telle épreuve.


Je recommande ce roman à toute personne souhaitant s'informer sur la Guerre d'Algérie, et plus largement à la conciliation de l'Histoire et de la mémoire. Selon moi, c'est un sans-faute, une lecture à consommer sans modération !

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